Les références aux madskills fleurissent sur la toile. Mais au fait, c'est quoi un profil madskills ? En fait, ce mot désigne un profil aux compétences originales, un profil qui sort de l'ordinaire - en d'autres mots, un profil atypique. Alors, madskills : simple buzzword ou signe d’une transformation en profondeur du monde du recrutement ? Dans ce nouvel épisode, Catherine Regeffe, Talent Acquisition & People Development chez Golden Bees nous livre son point de vue sur les madskills.
Catherine Regeffe : Bonjour, je m’appelle Catherine, dans mon parcours pro, j’ai eu l’occasion d’être commerciale, d’être sophrologue, je suis aujourd’hui RH et puis l’avenir nous dira pour la suite !
C. R. : En fait, comme toutes les étiquettes, je trouve ça très réducteur bien sûr. Après, si moi, on me qualifie de profil atypique, au final, ça me fait sourire. Je le prends bien parce que si on prend le sens premier du terme atypique, c’est ce qui sort de l’habituel, du normal et je peux trouver l’idée plutôt amusante, intéressante en tout cas qu’on me dise que je sorte de l’ordinaire. Et puis je comprends aussi ce besoin qui est très humain de classer, d’étiqueter pour mieux comprendre une personne.
C. R. : Je vois 3 raisons principales pour lesquelles les entreprises s’intéressent de plus en plus aux mad skills :
C. R. : Alors la première chose à faire - en tout cas, la plus simple - c’est déjà de rédiger différemment ses annonces et peut-être d’y apporter plus de soin, y mettre plus d’humanité. On vient de le voir, un profil atypique va avoir des leviers de motivation qui sont assez différents, ce n’est pas forcément la carotte du salaire ou la notoriété d’une marque qui va l’intéresser mais ça va plutôt être lié à ses valeurs.
La deuxième chose, je pense, qu’il faut changer, c’est la lecture des CV. Et là, je pense notamment aux grandes entreprises qui ont encore trop souvent aujourd’hui comme critère premier de sélection, le diplôme. On sait très bien que quand on va multiplier des expériences, on va engendrer des compétences. Et ça veut dire quoi en recrutement, ça veut dire, qu’on va peut-être se donner la possibilité de recruter cette personne non pas sur ce qu’elle a pu être capable de faire auparavant mais sur ce qu’elle va nous apporter demain.
Alors pour moi, la voie royale du recrutement des profils atypiques, c’est la cooptation. Le collaborateur va être capable de nous dire si pour lui, cette personne va vraiment fitter avec l’entreprise, avec ses valeurs, avec ses objectifs et donc favoriser l’onboarding et la réussite de ce recrutement.
C. R. : Dans un contexte de recrutement de plus en plus compliqué, je pense que ça pourrait être vraiment intéressant de s’attacher un peu plus à l’humain, à prendre en compte son évolution. On sera tous d’accord sur le fait qu’à 20 ans, à 40 ans et voire même plus tard, on n’a pas les mêmes compétences ni même les mêmes envies. En tant que recruteur, on doit vraiment prendre conscience de ça et sortir peut-être du cadre pour s’adapter et mieux recruter.
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